Ouzbekistan- Boukhara

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mercredi 23 septembre 2015

PHNOM PENH

8/12/2014
Nous arrivons à Phnom Penh et sommes hébergées dans le même hôtel agréable qu'à notre arrivée.

La première visite est destinée à Tuol Sleng  ou "S21", le  Musée du Génocide. Comment aborder le pays sans s'intéresser au génocide de l'histoire Khmère.

Avant de partir et au retour, j'ai lu plusieurs livres sur le sujet, en particulier celui de Rithy Panh "l'élimination",  François Bizot "le portail" et "Kampuchéa" de Patrick Deville. Comment imaginer que le 17/4/1975, une ville entière ait été vidée de toute sa population par le Khmers Rouges et déportée dans les campagnes au nom d'une idéologie totalitaire Maoïste, dont le but pernicieux était de laisser mourir de faim, de maltraitance et surtout de terreur, tout un peuple qui ne pouvait lutter contre l'indicible. Et cet enfer a duré 4 longues années.



 
Ce qui me touche en arrivant dans ce lieu de mémoire, c'est la qualité du silence qui vous prend aux tripes, l'imaginaire fait le reste. Je le vois ce lycée, plein de vie et de rires, transformé en quelques jours en lieu de torture. Car c'est bien ici, au cœur même de la capitale, que tout se passait. Il fallait avouer (opposant au pouvoir en place) ou mourir.




Les grandes salles de classe vides contiennent par ci par là, un sommier métallique sur lequel est posé une drôle de petite boite à fermeture inclinée (des toilettes!).


Je passe lentement dans les pièces presque vides, monte à l'étage où les murs semblent encore résonner de cris. En descendant, je rate une marche et manque de m'affaler. Une sourde panique de rester ici m'empoigne les tripes et je dévale le reste des escaliers à toute vitesse, vite de l'air!

Je représente quelques évocations ici, en noir et blanc forcément et des têtes sans visage. Les immenses salles tapissées de photos des détenus, comme du bétail humain, la comptabilité minutieuse des entrées et "sorties définitives" tenues par Duch et ses comparses, les barbelés et les chaînes, les cellules en briques à mi hauteur où les tortures se succédaient, des chiffres tracés en lettres de sang sur un mur d'entrée.... On ne peut rester insensible à une telle horreur. A l'extérieur, deux vieux survivants  vendent leur livres  traduits dans toutes les langues et témoignent de leur abominable vécu.

Quittons l'enfer et partons respirer au Musée National des Beaux Arts. Les statues monumentales en excellent état surprennent et aiguisent mes pinceaux  à réserve d'encre...

 
Un magnifique Vishnou de taille impressionnante, prend la pose, alangui sur un sofa.


Musée des Beaux Arts

Il est temps de manger. Nous partons au FCC, lieu de RV préféré des correspondants de guerre, il y a fort longtemps. 
Situé au bord du Fleuve, la terrasse m'attire. Tellement  mythique!



Un papier rouge sorti du sac sera parfait pour une évocation stylisée de cette ville grouillante, colorée et  mystérieuse.










9 décembre 2014
Ce matin, nous partons à la découverte de la ville avec une jeune Architecte, qui nous conduit de quartiers connus en venelles dérobées... La précarité des habitations saute au yeux. Une ancienne église est habitée par plusieurs familles, Les autorités de la ville n'ont pas jugé inutile de les déloger car on ne sait où les reloger. C'est assez curieux!
Les 2 roues sont partout, c'est grouillant et pollué.


Je dessine quelques arrêts sur image sur un petit carnet accordéon que j'avais confectionné avant de partir.

Nous prenons ensuite des pousse-pousse individuels pour sillonner les quartiers très encombrés.

2 chauffeurs que je croque rapidement, trouvent ça très drôle. Quand on perçoit leur âge, on a vite fait de comprendre qu'ici la retraite n'est pas synonyme de revenus véritables. Toutes les générations bossent sans relâche.

Et dire qu'ils ont sans doute connu l'horrible régime Khmer! ça me fait moins sourire!
C'est vrai, tant de gens encore vivants ont vécu cette partie terrible de l'histoire, ici et dans tout le pays.

Accordéon scènes de vie Phnom Penh  Des 2 roues et des Dieux!
En début d'après midi, nous partons dessiner quelques quartiers de la ville. Tout  près du Brown où nous mangeons, la "Street" Preah Ang-Non" sera mon sujet. Quartier colonial et  façades colorées tout près de la grande Poste jaune citron,  trace indéniable de l'époque coloniale Française.
D'ailleurs, les Français sont bien considérés dans le pays car ils ont mis en place une vraie structure administrative très appréciée et  qui perdure. L'hôpital Calmette est situé tout près de notre hôtel. Sans oublier la prestigieuse "Ecole Française d'Extrême Orient" chargée des recherches archéologiques,  toujours en cours et de la préservation du site d'Angkor.

 



Le Central Market à l'architecture moderne m'attire.
Après avoir chiné quelques bricoles, je m'installe confortablement pour le dessiner. Il est réellement jaune paille avec des rehauts bleus bombés, le drapeau Cambodgien flotte à côté.

Un petit tour au marché intérieur, juste le temps de dessiner un jeune vendeur de fruits du dragon fuschia aux formes élancées, proches de l'artichaut. C'est magique visuellement, mais sans saveur véritable.




Nous terminons la visite de Phnom Penh avec le Palais Royal et sa superbe Pagode d'émeraude.

Une bonne heure à peindre ce lieu magique... j'adore!
la nuit commence à tomber, quand je range mon matériel.

 
 

Demain, nous partons pour KEP sur la côte, village de pêcheurs de crabe, une toute autre ambiance et un peu de farniente pour clôturer le séjour.
 

Alors  à très bientôt pour la suite de mes aventures Cambodgiennes.

 

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